![]() Mon unique regret, personnellement, tient dans la conclusion : rapide et presque invraisemblable pour cette raison, elle m’a déçue. Il y aurait encore beaucoup à dire sur ce roman, mais je préfère vous inviter à le découvrir vous-même et à en faire votre propre analyse. De toutes ces composantes, elle tire des conclusions pour le sort de ses personnages, esquissant parallèles et vies de femmes avec virtuosité. Enfin, les thèmes abordés sont également symptomatiques de cette époque : Mme de Staël brosse une série de portraits de femmes et d’éducations, ainsi que de rapports à la religion. La sociabilité des Lumières s’avère de plus en plus impossible et le Mal du siècle, qui isole et désespère, commence à poindre. La forme même témoigne de cette transition qui s’effectue : le roman épistolaire s’effiloche au fur et à mesure de l’intrigue pour terminer en journal intime, puis en compte-rendu. On ressent à la fois l’influence de certaines lectures de Mme de Staël, comme celle des romans libertins ou du Marquis de Sade (l’attitude de Delphine rappelle en tout cas grandement celle de Justine : aucune de ces deux héroïnes n’apprend de ses malheurs), et du Romantisme allemand : l’attitude des deux amants, par exemple, victimes de la société attachée aux convenances et de leur idéalisme, romantique et libertaire pour Delphine, attaché à l’honneur chevaleresque d’un autre temps pour Léonce. D’un point de vue analytique, ce roman est absolument passionnant : publié en 1802, il se trouve tout juste entre les valeurs de l’Ancien Régime mourant et celles du Romantisme naissant en France (pour en savoir plus, je vous conseille la lecture de la préface de Béatrice Didier, extrêmement intéressante et instructive). ![]()
0 Comments
Leave a Reply. |
Details
AuthorWrite something about yourself. No need to be fancy, just an overview. ArchivesCategories |